Saviez-vous qu’une princesse byzantine a laissé l’un des premiers témoignages sur les futurs Templiers ?

Oui. Dans l’Alexiade, Anne Comnène décrit des chevaliers occidentaux qui deviendront quelques années plus tard le noyau fondateur de l’Ordre du Temple.

Saviez-vous que le “trésor” des Templiers était surtout foncier et documentaire, plus que monétaire ?

Oui ! Cartulaires, inventaires et privilèges pontificaux montrent un patrimoine largement foncier (terres, moulins, vignobles) et des revenus de rentes, plutôt que des coffres d’or.

Saviez-vous que, pendant près de neuf ans, les Templiers n’étaient qu’une poignée sans règle, logés à al-Aqsa ?

Oui; selon Guillaume de Tyr et les actes du concile de Troyes, l’Ordre ne comptait qu’un noyau de frères logés à al-Aqsa jusqu’en 1129, date d’adoption de leur Règle.

Saviez-vous qu’entre 1129 et 1139, un concile et une bulle pontificale ont fait des Templiers une institution juridiquement autonome ?

Oui, la Règle primitive adoptée au concile de Troyes (13 janvier 1129) et la bulle Omne datum optimum d’Innocent II (29 mars 1139) ont placé l’Ordre du Temple sous protection directe du Saint-Siège, lui accordant exemptions et chaplains propres, ce qui a fait de lui une véritable militia Christi .

Chevalier Templier : épée, dague, pièce d'armure

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Les Templiers vus par une princesse byzantine

Au XIᵉ siècle, avant même la fondation officielle de l’Ordre du Temple, certains chevaliers qui en formeront le noyau participent à la Première Croisade et traversent Constantinople. À la cour impériale se trouve alors l'une des femmes les plus instruites de son temps, la princesse Anne Comnène, future autrice de l’Alexiade.
Dans son œuvre, elle décrit avec précision ces guerriers venus d’Occident... leur discipline, leur ardeur et parfois leur imprudence. Elle les observe lorsqu’ils prêtent serment à son père, l’empereur Alexis Iᵉʳ, et s’étonne de leur sens aigu de l’honneur. Plusieurs chroniqueurs indiquent que certains d’entre eux appartiendront, quelques années plus tard, au cercle fondateur des Templiers.
Ce témoignage est unique ; il révèle le regard d’une princesse byzantine sur ceux qui deviendront l’ordre militaire le plus influent du Moyen Âge latin.

Sources :
. Anne Comnène, Alexiade
. Jonathan Riley-Smith, The First Crusaders 1095-1131
. Malcolm Barber, The New Knighthood
. Jean Flori, L’essor des ordres militaires
Pour en savoir plus : templiers.org

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Le « trésor » des Templiers... des terres, pas des coffres

Le mythe d’un magot enfoui occulte une réalité bien plus prosaïque et puissante. Du XIIᵉ au XIVᵉ siècle, la richesse templière tient d’abord aux donations, aux domaines et aux revenus réguliers : cens, moulins, vignobles, péages. Les cartulaires et inventaires après 1307 détaillent titres de propriété, redevances et stocks, bien plus que des pièces d’or. Des bulles pontificales confirment d’ailleurs leurs privilèges fiscaux sur les terres mises en valeur, preuve d’une stratégie d’exploitation agricole et domaniale. Les chevaliers ne sont qu’une minorité ; nombre de frères gèrent ces biens, tenant recettes et dépenses avec un sens aigu du rendement. Au fond, le « trésor » du Temple, ce sont des chartes et des hectares... une puissance patrimoniale qui explique mieux leur poids en Occident que n’importe quel coffre scellé.

Sources :
. Gallica BnF, Cartulaire de l’Ordre du Temple (marquis d’Albon)
. Malcolm Barber (The New Knighthood ; The Trial of the Templars)
. Innocent III, lettre sur exemptions de dîmes des terres défrichées
. Études récentes sur rentes et fermages templiers
. Revue Historique / Cairn (mise au point sur le “trésor” fantasmé)
Pour en savoir plus : templiers.org

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Neuf ans à neuf, sans règle ni croix

Au début du XIIᵉ siècle, les «Pauvres Chevaliers du Christ» ne furent longtemps qu’une poignée. Guillaume de Tyr note qu’«au bout de neuf ans, ils n’étaient encore que neuf». Logés par le roi à la mosquée al-Aqsa, prise pour le « Temple de Salomon », ils en tirèrent leur nom. Sans règle propre et sans croix rouge, ils dépendaient du patriarche de Jérusalem, vivaient d’aumônes et escortaient les pèlerins. En janvier 1129, le concile de Troyes, fortement marqué par Bernard de Clairvaux, leur donna une Règle latine de 72 articles, calquée sur le bénédictin et les usages cisterciens; il leur attribua la chape blanche. La croix rouge n’apparaîtra qu’en 1147, lors d’un chapitre en présence du pape Eugène III. Une genèse modeste... pour une légende durable.

Sources :
. Fordham University, Medieval Sourcebook § William of Tyre, History of Deeds Done Beyond the Sea
. Fordham University, Medieval Sourcebook § Primitive Rule of the Templars
. Wikipedia § Al-Aqsa Mosque; Council of Troyes (1129); Latin Rule; Knights Templar
. Encyclopaedia Britannica § Templars
. Hanover College § Bernard de Clairvaux, De laude novae militiae

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1129-1139, comment Rome a fait des Templiers un ordre autonome

En janvier 1129, le concile de Troyes fixe la Règle primitive du Temple, un texte latin annexé au procès-verbal qui organise vie commune, vœux et discipline d’une fraternité de chevaliers repentis, plus monastique que seigneuriale. Dans le même horizon intellectuel, Bernard de Clairvaux compose peu après son traité De laude novae militiae, donnant sens théologique à la « nouvelle milice ». Dix ans plus tard, le 29 mars 1139, la bulle Omne datum optimum d’Innocent II consacre juridiquement l’Ordre ; protection directe du Saint-Siège, exemption des dîmes, chapelles et sépultures propres, prêtres de l’Ordre, élection du maître réservée à l’intérieur, interdiction d’imposer un supérieur extérieur. En pratique, les Templiers ne relèvent plus des évêques ni des seigneurs locaux ; ils deviennent une militia Christi opérant sur deux registres, contemplatif et militaire. Ce diptyque concile + bulle fonde le modèle des ordres religieux-militaires du XIIᵉ siècle.

Sources :
. Wikipedia § Concile de Troyes (1129)
. Wikipedia § Omne datum optimum
. Fordham University § Internet Medieval Sourcebook, Bernard of Clairvaux, In Praise of the New Knighthood
. French of Outremer (Fordham) § Rule of the Templars
. Judith M. Upton-Ward, The Rule of the Templars (Boydell, 1992)
. European Route of the Templars § The founding texts

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Templiers et Hospitaliers : frères d’armes… et rivaux

Au cœur des croisades, deux ordres militaires dominent : les Templiers, fondés en 1129, et les Hospitaliers, établis dès 1113. Bien qu'unis par la foi et le combat, leurs relations oscillent entre coopération et rivalité.
Sur les champs de bataille, ils combattent côte à côte, comme lors de la bataille de Montgisard en 1177, où les Hospitaliers, sous la direction de Roger de Moulins, et les Templiers s'unissent pour vaincre Saladin. Cependant, des tensions surgissent, notamment en 1179, nécessitant l'intervention du pape Alexandre III pour instaurer une trêve entre les deux ordres.
La rivalité culmine lors de la bataille de La Forbie en 1244, où une coalition chrétienne, incluant Templiers et Hospitaliers, subit une défaite écrasante face aux forces ayyoubides. Cette défaite marque un tournant, affaiblissant durablement la présence chrétienne en Terre sainte.
Malgré leurs différends, les deux ordres partagent un destin commun. Après la dissolution des Templiers en 1312, leurs biens sont transférés aux Hospitaliers, renforçant ainsi la puissance de ces derniers.

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